Else OREVE

Je suis née en 1977 en France et j’ai grandi imprégnée par les odeurs de la forêt et par les parfums de la boutique de fleurs de mon grand-père. Issue d’une lignée nordique par ma mère et d’une lignée bretonne par mon père, je porte par mon nom cette double origine (Else est un prénom néerlandais, le nom de famille Orève est français et lié à la profession d’orfèvre). Socialement, j’ai commencé ma vie professionnelle par une courte expérience d’ingénieur en génie mécanique. J’ai ensuite travaillé en tant qu’éducatrice sportive pour partager avec adultes et adolescents la pratique de la navigation à la voile. Puis je me suis investie dans la transmission aux enfants par la création et la gestion d’ateliers scientifiques-et-ludiques. J’ai par la suite enseigné le qi gong, tout en participant à la direction de centres de loisirs. Ma motivation fut, dans chacune de ces expériences professionnelles, de créer des espaces d’expérimentation pour favoriser l’autonomie, la responsabilité et la coopération.

Sur le plan de l’apprentissage chamanique, j’ai bénéficié en France de l’accompagnement de chamanes du Mexique, Canada et Kenya, ainsi que de chamans spécifiquement en lien avec l’élément Feu. Au cours de voyages initiatiques en Inde et en Amérique du Sud , j’ai bénéficié de l’accompagnement de guérisseurs traditionnels. J’ai participé aux différents séminaires ainsi qu’au Programme de 3 ans de la FSS – Foundation for Shamanic Studies (Laurent Huguelit, Ulla Straessle, Roland Urban). J’ai vécu de longues diètes d’introspection de la tradition Shipibo, lors de plusieurs séjours en Amazonie péruvienne. J’exprime ma gratitude à toutes et tous les chamanes, rencontrés sur le chemin, fidèles aux valeurs d’engagement, d’authenticité et d’humilité dans le travail chamanique. J’exprime encore plus intensément toute ma gratitude aux esprits de guérison qui sont les seuls enseignants véritables de l’expérience chamanique, les êtres humains posant avec clarté le cadre du cheminement individuel et personnel.

Aujourd’hui, j’œuvre pour le processus de guérison et pour l’épanouissement de chacun.
Cela signifie pour moi participer à la reconnexion subtile avec la nature, avec cette Terre qui nous soutient, nous nourrit et participer à la reconnexion profonde avec la nature essentielle de l’humain: un être spirituel vivant une expérience corporelle.

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Jeune adulte, investie dans des études supérieures scientifiques, j’avais oublié les connexions spirituelles de mon enfance. Oublié le lien intense avec la nature, les extases mystiques vécues en maternelle assise dans les buissons, oublié les jeux avec les êtres de la forêt lors des sorties dans les bois avoisinants, oublié l’ardeur avec laquelle j’aspirais au divin, oublié les moments où seule dans ma chambre j’écoutais les voix dans ma tête me parler des raisons de ma venue sur Terre, des dimensions de l’existence, des « présents ». Oublié la conscience d’une trame cachée reliant toute chose et avec laquelle je pouvais jouer pour créer des situations, pour connaître certaines choses à l’avance. A cette époque, je savais les univers imbriqués comme d’immenses lasagnes, je sentais que tous les temps coexistaient, que le temps n’était pas un flux qui coulait inexorablement mais un tout dans lequel je pouvais me déplacer consciemment, tout existant simultanément. Je vivais ma connexion avec d’autres consciences, présentes dans d’autres dimensions, je communiquais avec elles et cela m’apportait de la force.

Dernières connexions conscientes à la préadolescence puis l’oubli. A 20 ans, « cadeau de la vie » : cinq jours de coma suite à un accident de voiture. Intense processus de guérison, de rééducation et surtout un sens nouveau dans l’expérience d’être vivante. Suite à ce coma, les souvenirs de l’enfance sont revenus et peu à peu toute la palette des expériences spirituelles que j’y vivais naturellement. 

A 23 ans, nouveau « cadeau »: plongée spontanée dans le monde chamanique des plantes (1). Alors que je consommais régulièrement du cannabis de manière récréative, un soir un monde de visions s’est ouvert : deuxième espace superposé à l’espace visuel habituel. Monde vivant, peuplé d’esprits, coloré, kaléidoscopique, vibrant, en mouvement. Par la suite, le monde des visions, les voyages dans les mondes spirituels, sont apparus spontanément (sans prise de plante). Au fil des années et d’une exploration autonome, j’ai appris à accueillir ces voyages. Il m’a fallu attendre la sortie du documentaire de Jan Kounen « D’autres Mondes » pour comprendre que ces visions étaient connues et reconnues par les traditions chamaniques millénaires des peuples premiers.

A 27 ans, un second accident grave m’a amenée à nouveau dans un long processus de rééducation; j’y ai découvert les arts de la guérison par la connexion aux forces spirituelles. Dès les premières pratiques (moi-même, proches, patients), j’ai vécu une explosion d’expériences extraordinaires, classées comme impossibles par mon esprit alors encore imprégné par la vision scientifique occidentale. J’étais déboussolée par les situations de guidance, de médiumnité, de clair-audience, par la vision d’êtres luminescents, la perception multidimensionnelle d’esprits de guérison, par les chants spontanés. J’étais plongée au cœur d’un paradoxe: d’un côté j’étais témoin des bienfaits du travail réalisé et d’un autre côté, j’étais incapable d’expliquer rationnellement ce qui se passait. Il m’a fallu plusieurs années de « yoyo » entre une résonance profonde avec l’expérience d’accompagnement spirituel (sensation d’y être « à ma place », constat des libérations vécues) et un refoulement de ce que je vivais au fur et à mesure que de nouvelles expériences extraordinaires apparaissaient.

L’appel du tambour est survenu un matin à l’âge de 31 ans. Un appel absolu.
Depuis je chemine en conscience sur la voie du chamanisme au tambour. Je me relie; les esprits de guérison montrent, enseignent, guident, chantent, travaillent, libèrent, relient, ré-enchantent.

 

(1) La voie chamanique par les plantes, maîtresses et enseignantes, est interdite en France. Les états chamaniques peuvent être atteints également sans usage d’aucune plante. C’est l’intérêt de l’exploration et du travail chamanique au tambour.